Les brodeuses de Vieux-Fort

Broderie de Vieux-Fort
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Ah la jolie et paisible commune de Vieux-Fort…connue pour son Fort l’Olive aux allures de carte postale et pour …. sa broderie. Un art ancestral détenu depuis les années 70 par les « dames de Vieux-Fort ». Des brodeuses qui de génération en génération perpétuent cette tradition. Aujourd’hui l’Association de la Broderie et Arts Textiles de Vieux-Fort compte une vingtaine de brodeuses. Les plus jeunes sont âgées de 53 ans et la plus âgée, 87 ans.

La genèse

Pour assurer la pérennité de cet héritage, les brodeuses se structurent en 1980. L’Association de la Broderie et Arts Textiles de Vieux-Fort voit alors le jour à l’initiative du GRETA ( Centre de formation ) et de la Chambre de Commerce et d’Industrie de la ville de Basse-Terre. Un belle initiative ! D’autant plus qu’à l’époque, le secteur du tourisme est en plein essor et cela accroit la notoriété des « Jours de Vieux-Fort ». Durant toutes ces années, les « dames de Vieux-Fort » ont su transmettre fidèlement leur tradition et leurs petits secrets , de mère en fille, durant plusieurs générations. Un patrimoine unique et culturel.

« Jours de Vieux-Fort » : une origine mystérieuse

L’origine des « Jours » – la broderie de Vieux-Fort – remonte sans doute au début de la colonisation mais personne, en vérité, ne sait précisément comment est née cette tradition. Pour certains historiens, ce serait les marins Vieux-Fortains qui auraient ramené ce savoir-faire – des échantillons de dentelle ou de mouchoirs ajourés – des îles anglophones. Leurs femmes ont ensuite commencé à broder elles-mêmes leurs ouvrages, créant leurs propres modèles. D’autres y voient au contraire un héritage de la Bretagne. Les Bretons , en s’installant aux Saintes avaient emporté avec eux des machines pour passer le coton et leur broderie. Les pêcheurs de Vieux-Fort, à leur contact, auraient ramené dans leur village l’art de la broderie. Dernière hypothèse , les Jours de Vieux-Fort pourraient être l’héritage laissé par un groupe de demoiselles bien stylées par des religieuses au début de la colonisation.

Quelles que soient ses origines, la broderie de Vieux-Fort a vite gagné ses lettres de noblesse. En 1965, les brodeuses ont décroché trois des treize prix décernés à l’Exposition de l’Art Artisanal à Paris.

An tan lontan

Au début des années 70, les brodeuses travaillaient souvent par petits groupes devant leur maison ou à l’ombre d’un arbre. Les gens de la ville montaient alors commander leurs ouvrages. Trousseaux de mariage, robes de première communion, de baptême, mouchoirs,  nappes …  Une fois par mois, une brodeuse se rendait à Pointe-à-Pitre ou à Basse-Terre pour faire du porte-à-porte et vendre les travaux réalisés à Vieux-Fort. La couleur fétiche des brodeuses est incontestablement le blanc mais depuis quelques années, le madras, la couleur ont fait leur apparition sur les tissus brodés. Les petites mains de fées de Vieux-Fort utilisent une grande quantité de points ( carreaux-damiers, chardons, jour nouvel ect…) certains très anciens, d’autres inventés à Vieux-Fort comme la tranche d’orange.

Aujourd’hui…

Des années plus tard, les dames de Vieux-Fort ont élu domicile dans les ruines du Fort l’Olive. Elles y sont restées plus de 40 ans. Le fort abritait un centre de formation et une salle d’exposition-vente. Il y a un an les brodeuses ont dû déménager. La cause ? Le passage de l’ouragan Maria qui a causé d’importants dommages à leur Maison de la Broderie. Depuis Carole, Rénia, Marie-Josie et les autres continuent leurs activités, notamment des ateliers broderies à la mairie de Vieux-Fort. Un petit coup dur pour les brodeuses habituées au Fort l’Olive. Qu’à cela ne tienne ! Elles brodent toujours avec passion et d’une rare habilité.

Tous les jours de 9 à 17 heures dans le hall de la mairie de Vieux-Fort. 
N'hésitez pas à me suivre !

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